réflexion sur les ponts entre l’hypnose éricksonienne et la psychanalyse

– L’invitation à la bienveillance

Lorsque le patient vient consulter, souvent pour un symptôme, il se plaint parfois de ses propres réactions. Pour autant, le symptôme est porteur d’un message qu’il va s’agir de déchiffrer, sans jugement. Si la psychanalyse considère le symptôme de façon quelque peu périphérique, comme une sorte d’épiphénomène d’une structure singulière plus fondamentale qu’il faudrait dans une large mesure considérer comme telle, l’hypnose éricksonienne va chercher à répondre autant que possible à la demande du patient d’agir sur son symptôme. Au préalable et quelle que soit l’approche, il est nécessaire que le patient fasse preuve d’une certaine bienveillance, voire d’une acceptation à l’égard de ses propres comportements. Il ne s’agit pas de justifier ces derniers mais bien d’admettre qu’ils existent.

L’importance donnée aux mots employés par le patient

On regardera aussi bien entendu comment ces mots s’enchainent eux-mêmes en phrases accompagnées d’un langage non-verbal. La psychanalyse lacanienne parle de chaine des signifiants. L’hypnose éricksonienne envisage davantage les choses au-travers des concepts d’images mentales et de croyances du patient, voire de « programmes mentaux ». Avec Jung, on pourrait parler de dynamiques particulières de mobilisation d’archétypes ou d’imagos. Toutes ces représentations sont souvent désignées par le patient au-travers de concepts, mots-valises qui comprennent une multitude de significations subjectives et de liens implicites.

– L’Autonomisation

En hypnose éricksonienne, l’enseignement de l’autohypnose est un des vecteurs de cette autonomisation. Le fait de mobiliser les ressources du patient en est un autre. Pour ce qui est de la psychanalyse, l’accent est mis sur l’incitation à la verbalisation (par le patient) et la libre association, qui requiert apprentissage et pratique et amène au court de l’analyse à une prise de distance progressive du patient, vis-à-vis de ses propres schémas mais aussi de son analyste et des figures de l’autorité en général.

L’inconscient a sa propre logique

Si tous les praticiens psychanalystes ou hypnothérapeutes n’ont pas la même vision de l’inconscient, ils s’entendent en général sur le fait que ce dernier possède une logique qui lui est propre et propre à chacun d’ailleurs puisque chaque sujet doit être pris en compte dans son unicité. Nous ne sommes pas des machines. L’inconscient s’exprime avec un langage et des mécanismes bien particuliers, souvent assez indirects voire alambiqués. Les psychanalystes parlent de refoulement, de projection, de déplacement, de sublimation ou encore de forclusion alors que les praticiens en hypnose éricksonienne parleront plutôt de réactions ou de programmes de fonctionnement qui ne sont plus adaptées.

– Faire émerger des contenus psychiques

Le travail thérapeutique, à la fois pour la psychanalyse et pour l’hypnose éricksonienne, passe par la « conscientisation » de certaines idées, intuitions et autres contenus psychiques qui n’étaient pas directement accessibles dans d’autres contextes.

– La prise en compte des résistances.

Psychanalystes et praticiens en hypnose éricksonienne doivent faire avec les résistances des patients, qui parfois ne veulent pas lâcher prise et /ou entrer dans le transfert.

Le travail sur le rapport à l’autre

En psychanalyse comme en hypnose éricksonienne, une large importance est donnée au lien du patient avec l’Autre et les autres, proches et moins proches. L’Homme étant un être social, le rapport aux semblables est d’une importance fondamentale et une part non négligeable du travail thérapeutique passe par le fait de parvenir à entretenir des rapports humains plus ou moins apaisés avec les autres ainsi qu’avec sa propre part d’ombre.

Se réunir avec soi-même

Le patient arrive souvent en exprimant son impression d’être le jouet de son propre inconscient. La psychanalyse comme l’hypnose éricksonienne amènent les patients à mieux saisir leurs propres fonctionnements et à se responsabiliser pour un certain nombre de phénomènes, y compris ceux perçus comme étranges voire étrangers. La pratique régulière de l’autohypnose permet ainsi de se familiariser avec les modes d’expression individuels de l’inconscient ainsi que ce qui est exprimé par ce dernier.

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